UEMOA : Légère hausse de l’indice des prix des produits de base exportés

UEMOA : Légère hausse de l’indice des prix des produits de base exportés

Selon la note de conjoncture économique récemment rendue publique par la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), l’indice des prix des produits de base exportés par les pays de l’UEMOA a enregistré une légère hausse de 0,1% en octobre 2024. Ceci est principalement due à l‘augmentation des prix des produits énergétiques notamment le pétrole et le gaz. L’indice des prix des produits alimentaires importés a également progressé de 0,5% courant la même période en raison des conditions climatiques défavorables dans les zones de production.

D’après la banque centrale, après une baisse de 1,2% le mois précédent, l’indice des prix des principaux produits de base exportés par les pays de l’UEMOA s’est accru, en glissement mensuel, de 0,1% en octobre 2024. Cette hausse s’explique par le renforcement des cours des produits énergétiques, notamment le gaz naturel (+2,6%) et le pétrole (+1,1%), de certains produits agricoles (caoutchouc (+1,6%), coton (+0,5%) et café (+0,4%)), des métaux et minéraux (zinc : +3,3%, l’or : +0,6%), ainsi que des fertilisants (phosphate : +3,4%). La hausse de l’indice a été atténuée par le fléchissement des autres produits agricoles, notamment les huiles de palmiste (-3,1%) et de palme (-1,0%), du cacao (-0,4%). Les prix du bois grume (-12,7%) et de l’uranium (-1,2%) se sont également rétractés sur la même période.

Parlant de l’augmentation des prix du gaz naturel en octobre 2024, elle est principalement due au raffermissement de la demande mondiale, qui devrait croître de 2,5% en 2024 et 2025. Les prix du pétrole sont soutenus par l’intensification des conflits au Moyen-Orient, alimentant les inquiétudes quant aux approvisionnements. La hausse des prix du phosphate résulte de l’accroissement de la demande à l’approche de la saison des semis dans certaines régions des Etats-Unis, ainsi que des grèves dans les ports canadiens qui pourraient perturber l’approvisionnement. La hausse des cours du zinc en octobre résulte de tensions sur l’offre, liées aux sanctions occidentales affectant la production russe, ce qui alimente les craintes de pénurie. Le renchérissement du caoutchouc est principalement dû à une réduction significative de la production en Thaïlande, affectée par des conditions météorologiques extrêmes et des maladies des plantes d’hévéa.

Les cours du coton sont soutenus par des conditions météorologiques défavorables dans les principales zones de production aux États-Unis, causées par l’ouragan Helene. Parallèlement, la diminution des exportations américaines, couplée à une demande mondiale élevée, accentue la pression sur les prix. La hausse des cours du café résulte des préoccupations persistantes concernant la floraison de la prochaine récolte brésilienne, menacée par des conditions de sécheresse prolongée. Les pluies annoncées dans le pays ne semblent pas suffisantes pour dissiper totalement ces inquiétudes. La montée des cours de l’or est attribuable à plusieurs facteurs, notamment une légère baisse du dollar américain, des attentes accrues concernant la réduction des taux d’intérêt de la FED lors de sa réunion de novembre 2024, ainsi qu’une intensification des tensions géopolitiques au Moyen-Orient, qui ont renforcé l’attrait du métal jaune en tant que valeur refuge.

En revanche, le recul des cours de l’huile de palmiste et de palme s’explique par à un excédent d’offre de soja, incitant les acheteurs à privilégier l’huile de soja pour son prix compétitif, ce qui réduit la demande pour les autres huiles végétales concurrentes et contribue à faire baisser leurs prix. Les cours du cacao se sont repliés en raison de l’augmentation des arrivées de fèves dans les ports en Côte d’Ivoire, apaisant les craintes relatives à l’approvisionnement des marchés. Cette tendance est renforcée par l’amélioration des conditions météorologiques en Afrique de l’Ouest présageant une hausse de la production dans les pays concernés. La baisse des cours de l’uranium en octobre 2024 est principalement due à des signaux d’une offre suffisante sur le marché, atténuant les craintes des services publics concernant l’approvisionnement. En effet, l’augmentation de 16% de la production annoncée par le principal acteur minier russe, Kazatomprom, ainsi que les initiatives des États-Unis pour renforcer leur production nationale en uranium, réduisent les inquiétudes concernant une pénurie, malgré une demande croissante alimentée par les investissements nucléaires, notamment en Chine.

Par rapport à octobre 2023, l’indice des prix des principaux produits exportés par les pays de l’UEMOA a augmenté de 32,9%, après un accroissement de 33,4% le mois précédent. La hausse des cours concerne les produits agricoles (café : +121,4%, cacao : +73,4%, huiles végétales : +38,0% et caoutchouc : +27,7%), les minéraux (zinc : +12,0% et uranium : +10,8%), les métaux précieux (or : +34,7%), et les fertilisants (phosphate : +7,2%). En revanche, les prix du coton (-17,1%), du pétrole (-17,7%) et du gaz naturel (-11,7%) se sont repliés.

L’indice des prix des principaux produits alimentaires importés dans l’UEMOA a progressé de 0,5% en octobre 2024, en variation mensuelle, après une hausse de 3,9% un mois auparavant. Le raffermissement concerne les cours du sucre (+2,6%), du blé (+1,0%), du lait (+0,7%), de l’huile de soja (+0,4%) et du riz (+0,1%).

La hausse des cours du sucre en octobre est imputable à des incendies liés à la sécheresse dans l’État de São Paulo, principale région productrice du pays, qui ont limité l’offre. Les cours du blé ont été portés notamment par l’aggravation des tensions géopolitiques au Moyen-Orient, ainsi que par des conditions météorologiques défavorables qui risquent de peser sur la production en Russie. En outre, les attaques de drones russes sur les installations céréalières en Ukraine ont accentué les inquiétudes liées aux perturbations de l’approvisionnement. L’augmentation des prix du lait s’explique par des sécheresses persistantes en Europe de l’Est qui affectent les cultures fourragères nécessaires à l’alimentation du bétail, risquant ainsi de compromettre la production de lait. Les cours de l’huile de soja ont été portés par une demande accrue pour la production de biodiesel. Les cours du riz ont légèrement progressé, en raison d’une demande robuste des pays importateurs, malgré une offre mondiale abondante, avec des stocks initiaux élevés et une production record en Inde.

Par rapport à la même période de l’année 2023, l’indice des prix des principaux produits alimentaires importés par les pays de l’UEMOA a reculé de 3,4%, après une baisse de 4,8% le mois précédent. Cette dynamique a été imprimée par le repli des cours de l’huile de soja (-22,2%), du sucre (-12,5%), et du riz (-4,0%). En revanche, les prix du lait (+35,1%) et du blé (+0,2%) se sont renforcés.

Exprimés en franc CFA, l’indice des prix des produits alimentaires importés par les pays de l’UEMOA a fléchi de 7,1%, en variation annuelle, en raison d’un affaiblissement des prix du sucre (-26,2%), des huiles végétales (-11,8%), du riz (-8,8%) et du blé (-4,8%). Le raffermissement des cours du lait (+28,4%) a amoindri la tendance.

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